Benjamin Teissèdre : La pesanteur et la grâce
Du 24 juin au 14 octobre 2023 – Centre d’Art et de Photographie Lumière d’Encre –
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 13h et de 14h30 à 18h30.
La pesanteur et la grâce
Centre d’art et de photographie Lumière d’Encre – Céret – du 24 juin au 14 octobre 2023
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 13h et de 14h30 à 18h30
La lune, un citronnier, la mer, un cyprès, un chien, une étoile, un cheval, un promeneur, une robe, un puzzle… Benjamin Teissèdre prélève des éléments du réel. Mais celui-ci n’est pas son propos, il en fait le support de sa vision.
Loin du catalogage, ses images cueillent les « irrégularités de la vie quotidienne et les résonances que leur perception suscite en nous »*. Rêveur utopiste, il la parcourt, son âme en bandoulière, dans un va-et-vient perpétuel entre la délicatesse des choses et la noirceur d’un chaos primordial.
Benjamin Teissèdre habite le monde comme il habite la photographie, ou plutôt comme il est habité par elle ; sans concession, dans une relation portée par « la beauté et l’amour, ces deux raisons de vivre »**. Il avance tel un funambule idéaliste cherchant son chemin dans l’ambivalence du réel. Dans un désir, peut-être illusoire, de réenchanter le monde, d’espérer que la réalité naisse du possible, émerge de la croyance, il nous prose une photographie où la clarté ténue de la lumière ferraille avec les ténèbres de l’imaginaire, l’instantané se donne le droit du flou, la réalité celui de l’illusion.
Affectionnant le jour bleu du matin ou l’interstice du soir, entre chien et loup, il travaille l’obscurité comme s’il savait que le premier, ou le dernier, éclair de la grâce n’est visible qu’à cet instant ; celui de tous les possibles, celui où le tumulte du jour n’est pas encore né, ou bien s’efface, celui où le temps se dilate et se contracte comme un coeur ouvert à toutes les émotions.
Les images de Benjamin Teissèdre ont la force de contenir dans une « même enveloppe l’objet et le spectateur, et de donner l’illusion d’une perception partagée »***. Il nous offre un monde sensible, onirique, qui s’irradie d’un pays de merveilles à jamais disparu. Un monde qui vibre en nous.
* Arnaud Claass
** Léon Tolstoï, Guerre et Paix
*** Serge Tisseron, psychiatre
Claude Belime