Résidence 2018/2019, Richard PETIT

 Le projet,

« Quelle vérité que ces montagnes bornent…» Michel de Montaigne Les Pyrénées constituent une frontière sur le territoire qui va de Perpignan à Figueras. Nous invitons un artiste à traiter l’effet de celle-ci sur cet espace qui va du pays Pyrénées-Méditerranée au comarque de l’Alt Emporda, les similitudes, les différences tant culturelles que géographiques…

Cette résidence s’inscrit dans notre réflexion menée depuis 3 ans avec le festival FotoLimo. Elle viendra soutenir le travail réalisé pour le festival.

La restitution de sa résidence a eu lieu en novembre 2019 à la salle de la Capelleta à Céret.

Vous pouvez retrouver sa première exposition « Cheap Land » dans notre rubrique exposition : Lien

J’aime parler du désir d’ailleurs en questionnant la notion de sublime.

L’artiste est venu six fois une à deux semaines entre octobre 2018 et juin 2019.
Le travail de recherche a commencé par la déambulation dans notre région de Cerbère à Prats de Mollo. Cette appréhension du lieu, de la géographie de la région frontalière au-dessus de Céret à donner lieu à de premier essai de prises de vue qui ont constitué le début de la réflexion de l’auteur sur place. Le processus de création est un chemin compliqué, d’autant que certains artistes, comme Richard, sont soumis à des appréhensions et des doutes qui rendent ce processus chaotique. Souvent, après les premiers essais qui permettent de se rassurer, l’artiste remet en question ses premiers essais, se requestionne. La possibilité que nous offrons, d’une résidence longue pouvant se déployer sur plusieurs mois, fractionnable à souhait, permet à l’artiste de prendre des risques et d’avancer dans sa réflexion et son parcours créatif.

Richard à travaillé à la fois à la chambre photographique 4×5 comme ou Leica. Néanmoins le travail restitué est essentiellement réalisé à la chambre photographique. Par une interrogation du paysage, mais aussi et surtout par des interventions et des mises en scène il a abordé le thème proposé, « la frontière » de façon métaphorique, en l’évoquant plutôt qu’en le documentant :
« J’ai tenté d’évoquer visuellement la frontière, le proche et le lointain autant que l’étonnante proximité du banal et du sublime. Je photographie le paysage à la chambre, dans une pratique qui emprunte autant à l’école de Düsseldorf qu’à la peinture romantique.

Mais si pour nous citoyens européens, les frontières ont disparu – et c’est heureux – elles restent pour d’autres de mortels obstacles. J’ai tenté de convoquer les fantômes des naufragés, de ces malheureux qui ont perdu la vie en tentant de rejoindre notre civilisation. Que cette dérisoire tentative d’évoquer leur courage ou leur inconscience soit ma façon de leur rendre hommage. »

Lors du festival FotoLimo, Border Line a été présenté sous forme d’affichage sur le mur de la Renfe à Portbou. Une quinzaine d’affiches 150×100 cm et une de 2 m x 2 m. Malgré les conditions climatiques difficiles cette année, ce qui a nécessité plusieurs recollages, l’exposition a pu avoir lieu.
La restitution finale a eu lieu du 2 au 16 novembre 2018 à La Capelleta à Céret pendant le « Mois de la photo à Céret ».

En voici quelques images :

Cette exposition a donné lieu à une rencontre entre les élèves de deux classes de première et seconde en « histoire de l’art » du Lycée Déodat de Séverac de Céret et l’artiste le 6 novembre 2019 ainsi qu’un atelier dans deux classes de Port Vendres, l’un en CM2 à l’école Louis Pasteur dans la classe de Nathalie Chaumas-Pellet et l’autre en sixième au collège de la Côte Vermeille dans la classe de Sandra Pépin-Donat. Voir les médiations de 2019 : lien

Exposition à l’Atelier de Michel Wattebled à Perpignan :

En collaboration avec l’association « à l’arrière du T3 » nous avons présenté un autre travail de Richard Petit le 9 février 2019 : Installation vidéo multiforme, Le futur antérieur a été montré à l’atelier Michel Wattebled

Rencontres et expositions :

Pour présenter l’artiste en résidence, une première exposition d’un travail antérieur est présentée en début de résidence. Cette exposition, Cheap Land, a eu lieu à la Galerie Lumière d’Encre du 2 février au 23 mars 2019.
« Ce que représente le blanc… probablement, comme la page blanche… comme un éblouissement mystique, un vertige métaphysique.
Cette nature dont nous sommes issus est en même temps tellement hostile… ce monde que nous vénérons et redoutons simultanément, nous l’avons déjà quasiment détruit. Comment alors regarder le paysage avec sérénité ?
Bien entendu “Cheap Land” n’est le nom d’aucun pays. Toutes les images s’appellent “sans titre”, car le propos n’est pas de décrire un lieu précis.
Je désire réaliser des icônes profanes, où le sacré brillerait par son absence. Être simplement face au monde, est-ce déjà une expérience mystique ? Je souhaite que le visiteur, confronté au grand format, ressente le même vertige que moi, constatant la proximité du banal et du sublime. »

Une soirée de présentation de l’artiste avec une rencontre du public a eu lieu le mardi 19 mars 2019 à la Galerie Lumière d’Encre.