Programme des Rencontres Photographiques du Paysage #1

Du 3 mai au 2 juillet 2022

Rural – Raymond Depardon

La Capelleta – Céret – du 3 mai au 28 mai
Du mardi au samedi de 10h à 13h et de 14h30 à 18h30

«C’est l’automne, nous sommes au début des années 1990. J’ai acheté un vieux camion autrichien Pinzgauer, un six roues motrices équipé pour dormir dans le désert..

J’ai décidé de faire des photographies et plus tard un film sur les paysans de la moyenne montagne.

Je vais partir seul pour mieux connaître ce territoire et ses habitants situés dans des régions de France désertées.(…)

Je suis parti dans le Sud de la France, au bord de la mer, puis j’ai remonté tout doucement les premiers contreforts montagneux des Cévennes en dormant dans mon camion. J’avançais dans un paysage hostile où les rares piétons que je croisais fuyaient ma présence. Je redécouvrais mon pays, ma culture.

Le temps s’écoulait, je roulais sans fin et je n’avais toujours pas rencontré qui que ce soit, pas l’ombre d’une connaissance ni le début d’une piste pour pouvoir élaborer un projet. Je photographiais cette grande solitude avec bonheur. J’étais fasciné par ces routes et ces villages vides. Je pense que c’est probablement l’une des plus belles expériences de ma vie.»

Raymond Depardon

Le Pont du Diable – Paysage en mémoires – Françoise Beauguion

Centre d’art et de photographie Lumière d’Encre – Céret – du 3 mai au 2 juillet
Du mardi au samedi de 10h à 13h et de 14h30 à 18h30

Paysage en mémoires associe la vision factuelle de nos paysages cérétans grâce aux reconductions de cartes postales anciennes réalisées par des élèves du collège Jean Amade, à la manière des « Observatoires du paysage » , à la création onirique née de la rencontre de l’artiste Françoise Beauguion avec nos paysages.

Un univers nostalgique et sombre composé d’images tournées vers le passé, de vides et d’absences. Des traces d’un autre temps, d’un passé résolument plus vivant que le présent. Une ville où les hommes faiblissent, où les femmes s’isolent et où les jeunes ne peuvent pas vieillir. Un conte ? Un dialogue entre deux femmes et un homme accompagne les images, formant ainsi un ensemble littéraire et photographique. Le quotidien noir de la petite ville de province se transforme alors en réflexion sur l’état du monde en son ensemble, avec l’impossibilité de vivre ensemble ou d’imaginer le moindre futur. Comme si désormais, il y avait une fin visible.

D’autres élèves du collège ont également revisité l’imaginaire de l’artiste avec leur propre sensibilité alors que les personnes âgées ont évoqué leurs souvenirs à la vue de cartes postales du siècle dernier.

Représentation du réel et du passé (le fameux « ça-a-été » de Barthes) ou réinterprétation, la photographie de paysage oscille entre le rapport indiciel au réel et le dialogue avec nos imaginaires pour nous offrir une vision renouvelée du monde.

Une approche sensible des liens ténus entre nos mémoires et nos paysages.

Svalbard, an arcticficial life – Julia de Cooker

Salle Pierre MauCéret – du 3 mai au 2 juillet
Du mardi au samedi de 10h à 13h et de 14h30 à 18h3

Les habitants du Svalbard sont aux premières loges du réchauffement climatique. Chaque année inquiète plus que la précédente. Le pergélisol fond, la banquise ne se solidifie plus, la pluie tarde à devenir neige, l’hiver se fait attendre, les avalanches et glissements de terrain se multiplient. Vivre à Longyearbyen, est-ce réellement habiter cette terre ? Comme une plante hors sol, on y vit de l’importation de nourriture et de matériaux de construction, que le désert arctique ne fournit pas. Loin de toute cette folie qu’est le monde, pensant pouvoir s’y arracher, les habitants de Longyearbyen constatent avec lucidité et amertume les conséquences du réchauffement climatique, tout en fermant les yeux sur leur propre mode de vie, qui incarne l’idéal occidental et moderne aujourd’hui devenu funeste : s’imposer à la nature plutôt que s’y fondre.

Les activités durant les Rencontres

06.05 de 14h à 15h30 : Table ronde avec Danièle Méaux, professeur en Histoire de l’Art et spécialiste en photographie contemporaine, Nathalie Solomon, Enseignante-chercheuse en littérature et Sylvain Duffard, photographe et spécialistes observatoires du paysage. A la salle de l’Union

08.05 à 8h30 à 12h : Exploration du paysage, randonnée. En collaboration avec la Randonnée cérétane. Départ de la place de la République

13 et 19.05 à 10h à 11h30 : La parole aux enfants. Visites guidées de l’exposition Paysage en mémoires, par les enfants de l’école Pablo Picasso de Céret. En partenariat avec le Pays d’art et d’histoire. Au CAPLE

11.06 de 14h à 15h30 : Balade poétique. Déambulation poétique à travers la ville de Céret. En collaboration avec la compagnie Pas de Porte. Départ du CAPLE

08 et 25.06 de 14h30 à 17h : Ateliers d’écriture autour de l’exposition de Françoise Beauguion. Animé par Blandine Margoux. Réservation obligatoire : 04 30 82 73 30 ou blandine.margoux@hotmail.fr.
Au CAPLE