Jean-Claude Liehn & Nicolas Poizot
Façades et murs
Façades de maisons d’ici et des environs dont j’aime la diversité discrète et murs, parfois en attente de mitoyenneté, dont j’aime la géométrie involontairement audacieuse. C’est là le monde quotidien sur lequel mon activité de photographe m’a appris à porter un regard bienveillant.
Jean-Claude Liehn
Sans vis-à-vis
En l’espace de 43 ans, la densité du réseau autoroutier français est passée de 1.010 km à 11.882 km. En moyenne, quotidiennement, 26.621 véhicules empruntent chacune de ces routes. La normalisation, l’homogénéisation y règnent en maître : une aire de repos tous les 10 km, une aire de service tous les 40 km, une borne d’appel tous les 2 km…
L’autoroute est un non-lieu. Un endroit où nous ne faisons que transiter. Il n’a aucune vocation identitaire.
Lorsque nous entrons sur l’autoroute, notre environnement, nos repères habituels disparaissent. Quelle que soit la durée de notre parcours, notre esprit se concentre sur ce long ruban de bitume.
Pendant ce laps de temps, nous oublions que cette toile routière qui sillonne notre pays est bien réelle.
Que cela soit historique ou que cela suive l’augmentation de la densité urbaine, ce réseau longe ou traverse des zones habitées. La plupart de ces habitations nous sont cachées par de hauts murs, ou d’épais talus. Les protégeant en partie de nos nuisances, nous protégeant de leur existence.
Pour autant, il existe des cas particuliers.
Des maisons qui sont autant d’intersections entre humanité et non-lieu. Des lieux où l’Homme a choisi de continuer à vivre.
Ce sont ces maisons, « témoins » de notre humanité, de notre identité que j’ai photographiée. Frontalement, de manière statique. Par opposition à la non-identité et à la mobilité que nous impose l’autoroute.
Nicolas Poizot