Régis Feugère

Voyageur solitaire du quotidien, Régis Feugère déambule à la lisière du monde, dans ces décors abandonnés mangés par la nuit. Il leur redonne vie en jouant de la lumière pour les sortir de l’obscurité ou les faire revenir des limbes.

C’est une véritable épiphanie d’un monde caché, oublié des hommes, qui nous invite à un voyage intérieur. 

Loin de la fureur d’un présent harassant, ce promeneur des berges nous offre un voyage contemplatif dans ces espaces délaissés, méconnus. Amnésique à la vanité du monde, porté par une mélancolie qui l’incite à construire un univers fragile, renaissant, étrange et métaphorique, l’artiste se joue de l’absence et fait éclore des images qui nous transportent.

Sortant de la nuit, nimbée de lumière, riche en couleur c’est un monde impressionniste qui apparaît, un monde d’émotions, un monde empli de la mémoire des choses, un monde sensible, éternel, beau. 

Octobre 2024, Claude Belime

Régis Feugère est né en 1976, après des études d’Histoire de l’Art et une formation technique en photographie, il intègre l’Ecole Européenne Supérieure de l’Image d’Angoulême de 2002 à 2007 où il établit les bases de son langage plastique.

À rebours d’une photographie de l’effet, sa démarche, patiente, réfléchie et mesurée, est celle d’une contemplation qui, à notre époque d’accélération généralisée est aussi une forme d’engagement voire de résistance.

Dans ses compositions le vernis du monde que nous croyons connaitre se fissure, laissant entrer le doute, le trouble et l’inquiétude devant le regardeur.

Son travail a été exposé aux Rencontres d’Arles, aux TransPhotographiques de Lille ainsi qu’à Summer of Photography à Bruxelles. Les différentes résidences, expositions et projets réalisés ces dernières années lui ont permis d’affirmer son écriture photographique qui, éloignée des bavardages visuels et des complaisances stylistiques, fait écho au tumulte du monde et de son Histoire.

Des expositions personnelles lui ont été consacrées dans des institutions, des galeries et des centres d’art.Depuis 2016, il développe son travail autour de la relation qu’entretient la photographie avec la perception du réel à travers différents projets réalisés en France et à l’étranger. Son travail figure dans des collections publiques et privées et son parcours est régulièrement soutenu par des institutions telles que le CNAP, l’Institut Français ou les DRAC.