Jean-Pierre Angei – Nov 2021
du 30/10/21 au 08/01/22
Ephéméride
«Mes réflexions à travers mes photos ont toujours été emprunt à ce flux, ce va et vient entre le passé et le présent et vis et versa. Mes recherches sont similaires à un autre domaine qui interroge la mémoire, celui de l’archéologie, avec un travail de collectage et d’accumulation des données, de bribes d’informations.
Ce qui me fascine dans la photographie de paysage, ce sont les traces qui sont les signes matériels et tangibles d’une intersection entre passé et avenir, c’est l’effet du temps exprimé par la vie des êtres et des choses.
Sur le projet photographique Ephéméride j’utilise la montagne en hiver comme un territoire de recherche. Les photographies sont prises depuis des télécabines, le seul moyen pour moi ne sachant pas skier de me déplacer, de survoler ces territoires. Ce point de vue m’apporte une distance qui se joue de l’échelle, sur les êtres et les infrastructures, révélant leur fragilité, et celle aussi du paysage traversé.
La photographie est le seul moyen de garder en mémoire ces empreintes laissées sur cette neige éphémère. La neige est ici la trame matérielle de notre propre présent.
Ces territoires qui semblent immuables, sont ici modulés par l’homme, et le temps, les processus de changement produisent des traces qui pour moi réinterrogent les formes de permanences du passé. Le passé, tapi, immobile, dans les plis du présent que je retrouve sur une pente enneigée recouverte de lignes courbes et ces mêmes lignes qui seront effacés par une neige fraiche tel un palimpsestes . Cette neige est comme une page blanche sur laquelle on écrit notre passage en ce monde. Comme un cycle de vie ou l’échelle du temps nous est propre. Comme des rides et cicatrices que ce même temps nous laisse.»
Note biographique
Il œuvre depuis des années à mettre en valeur l’humain dans ce qu’il a de plus épuré, entre l’être et le paraître il s’attache plus à l’être dans ses portraits. En écho il photographie des histoires de lieux et de paysages habités, façonnés par l’homme et comme lui traversés par le temps.
Il parle d’une terre du bout du monde, oui c’est juste un petit bout mais qui reflète assez bien à une échelle de temps différent, un cycle de vie.
Le travail qu’il vous présente est une trame de visages topographique ou d’une radiographie aérienne révélée par la neige sur les territoires de l’Oisans et la Savoie.
Son travail a été exposé en France et à l’étranger.