Gaël Bonnefon : ÉLÉGIES

Du 8 juillet au 12 octobre 2022 – Centre d’Art et de Photographie Lumière d’Encre – Ouvert de 10h à 13h et de 14h30 à 18h30

Élégies de Gaël Bonnefon

Centre d’art et de photographie Lumière d’Encre – Céret – du8 juillet au 12 octobre 2022
Du mardi au samedi de 10h à 13h et de 14h30 à 18h30

Fragments du monde, instants fulgurants, Gaël Bonnefon capte les éclats du quotidien. Il en ressort un matériau brut, sans apprêt, avec lequel l’artiste recompose une vision du monde entre noirceur et éblouissement.
Le traitement de l’image est rude, parfois brutal; il se joue de l’aléatoire et de la matérialité du support photographique. La couleur y tient un rôle prédominant, souvent explosée, parfois éteinte, elle emporte l’image dans ses confins.
Dans un accrochage à chaque fois renouvelé, Gaêl Bonnefon propose une vision sans illusion sur un monde tragique et sombre. S’il porte un regard insolent et sauvage sur la tragédie humaine qui nous étreint, celui-ci est transpercé par des émerveillements soudains comme des brisures dans l’écoulement spectral et incertain des choses.
Entre ombre et lumière, l’artiste dessine un monde inspirè mais surtout sans affèterie.

Claude Belime

C’est dans les interstices du quotidien, entre le visible et l’invisible, que mon travail photographique est né il y a dix ans. Gouverné par une vision tragique, je ne cesse depuis de le reformuler, l’augmenter, le recommencer.

La vie, avec ses parts d’ombres et ses éclats, se dérobe à mesure que mon regard avance, la photographie y est témoin de l’indicible.

Le monde offre un théâtre dans lequel mes proches prennent place et où la fiction se joue. Passant de visages à figures, de personnes à personnages, ils persistent face à l’intensité des lumières crépusculaires, tiennent droit devant des aubes vertigineuses. La figure humaine laisse place progressivement à des paysages silencieux, évanescents, prêts à recevoir ce que nous avons perdu, ce que chacun porte en lui.

L’ombre n’est plus un abîme vers lequel on se penche, elle devient un guide. Nous marchons à la recherche d’intensité et d’éblouissement.

Gaël Bonnefon

 

Figures, espaces, matières : voilà les motifs primordiaux que les photographies de Gaël Bonnefon ne cessent de reprendre, conjurer, déplacer, joindre et disjoindre. Tirés d’un quotidien qui les déguise, les images qu’ils composent jouent et rejouent le drame tantôt gracile tantôt macabre du réel.

Un réel d’une teneur plus qu’incertaine, et dont la substance – s’il en est une – se confond avec celle, spectrale et protéique, du rêve. De là un travail sur l’aléatoire et la matérialité brute du négatif (grain, coulées chimiques, rayures) et un usage extrêmement singulier de la couleur, qui dans certaines photographies semble couler sur les motifs et emporter avec elle l’image vers une limite où des forces abstraites prévalent.

Sous leur emprise extatique ou accablante, matières, espaces, figures, se délient et s’entrelacent sous la forme d’une chute d’eau, d’un chien qui bondit, d’une paroi rocheuse, d’une étreinte, d’un jet de gaz ou encore d’un homme-bleu-rouge-parapluie

Rafael Garido/Zoème