Le projet « Constellations – Regards interméditerranéens » est un programme de résidences artistiques, de diffusion culturelle et de coopération territoriale eurorégionale qui vise à stimuler l’échange et la diffusion de jeunes artistes émergents vivant dans les territoires catalans, occitans et baléares à travers la création. Il a permit la réalisation de deux résidences, l’une à Minorque du 25 juin au 23 juillet 2021 à Es Far Cultural, l’autre à Lumière d’Encre à Céret du 30 mai au 30 juin 2021.
La diffusion du travail réalisé a eu lieu lors du festival FotoLimo 21, mais aussi au Menorca DocFest du 29 Octobre au 1 Novembre 2021 et enfin, à la Galerie Lumière d’Encre. Ce projet a permit aussi des réunions virtuelles publiques en juin et juillet 2021 et une table ronde lors du festival FotoLimo.

Nous rappelons que Lumière d’Encre n’est pas une structure partisane et qu’elle respecte la liberté de l’artiste. La restitution de ces deux résidences qui ont eu lieu en juin 2020 rentre en interférence avec une votation locale, dont les dates ont été connues récemment, ne permettant pas la modification de notre calendrier.

ANGELE DUMONT : Le Pont

À Céret, un pont, objet qui relie, objet qui divise.

La frontière n’est pas le fleuve côtier qu’il s’agit d’enjamber, la frontière est dans la vision de notre monde et dans la remise en cause de cette zone à la marge de la ville de cette frontière urbaine que le projet risque de faire disparaître. Une zone à la limite, habitée par une population très hétérogène. Une interface, une limite.

« J’ai rencontré au fil de ma résidence à Céret les personnes du collectif Bien vivre en Vallespir, qui luttent depuis plusieurs années contre la construction d’un nouveau pont. À leur côté, j’ai découvert toute l’ampleur de la zone impactée par ce projet, et différentes individualités toutes touchées par la construction du nouveau pont: des agriculteurs obligés de vendre leurs terres qu’ils travaillent depuis 26 ans, des familles forcées de quitter leurs lieux de vie, des opposants à l’urbanisation de ces terres. Ce projet photo présente quelques instantanés comme un portrait croisé de ces gens, de ce territoire et des histoires qu’il abrite.« 

NOA MORALES & SERGI CONESA : No me lo pierdas

No me lo pierdas

No me lo pierdas sont les mots et les silences de Bilal transcrits en photographies par Sergi et Noa. C’est une réflexion sur le processus migratoire de jeunes migrants sans référence adulte.
On y trouve la rupture avec certains éléments culturels, sociaux et symboliques. Mais on y retrouve aussi la persévérance des rêves, l’angoisse, la frustration, la recherche de nouvelles zones de confort et de soin. Il s’agit d’aborder certains concepts qui traversent et défient notre subjectivité.

“No me lo pierdas”, c’est ce que demande Bilal à une personne de confiance pour sauvegarder les documents nécessaires à l’obtention des “papiers”. Ils représentent tout le chemin bureaucratique pour atteindre ses rêves.
Comme pour tant d’autres jeunes migrants, il se répète un mantra: obtenir les « papiers ». Le dossier de Bilal et des autres migrants, est beaucoup plus qu’une simple pochette de plastique, c’est le futur, mais également le passé et le présent. Tout un chemin parcouru pour construire son identité, un trésor qu’il est impensable de perdre.

Ce travail traite de l’influence des processus de migration dans la construction de l’identité de ces jeunes. Durant ce périple, la mémoire et le territoire sont essentiels.Les éléments de l’exposition sont une réflexion sur la mémoire et le territoire, ces éléments spatiaux et temporels constituent une part du processus de construction de l’identité des jeunes migrants.

Enfin, No me lo pierdas, est autant une réflexion qu’une remise en cause des privilèges, des déficiences et des possibilités de la société d’accueil.