«Le monde est un théâtre
et nous sommes sur la scène.»
La photographie de Myriam Richard nous offre un monde en suspens, un temps suspendu dans l’espace de nos existences. Les portraits incarnés qu’elle réalise sont des morceaux d’humanité qui entrent en résonance avec le paysage et construisent des bribes d’histoires.
Il se passe quelque chose et il nous faut imaginer la suite à l’aulne de nos vies. Avec une approche sensible, sur la pointe des pieds, elle a su trouver la bonne distance pour effleurer ses vies, capter ces instants indécis entre deux mondes, ces flottements dans la cacophonie des choses.
Cette impression est renforcée par le tirage au charbon, le tirage Fresson, qui fait vibrer la matière.
Sa proposition accompagne tout en délicatesse l’Humanité du projet artistique de Lumière d’Encre, « Paysages et humanité ».
Nous sommes des oiseaux de passage dit le poète.
Claude Belime,
directeur de Lumière d’Encre
Les oiseaux, ce sont ces êtres étranges, cette communauté un peu cabossée que constitue la compagnie de théâtre Catalyse : 7 acteurs handicapés mentaux que Myriam Richard suit et photographie depuis plusieurs années. La contemplation se révèle dans ces photographies, ce moment en suspens que saisit si bien Myriam Richard, où l’humain fait corps avec l’espace qui l’entoure, l’apprécie, s’y mêle, jusqu’à parfois se fondre dans le décor. La pose du modèle apparaît alors comme la mise en conscience, le ressenti de cette relation à l’espace et au monde. Il y a une majesté, quelque chose d’une profondeur des êtres qui surgit au travers du regard vif et sensible de Myriam Richard, l’intensité de la présence se fait concrète.
Madeleine Louarn